Faits divers

Vers une encyclopédique audio de la Musique savante ?

Un thème revient avec insistance dans nombre de chroniques présentes sur ce site : en dépit de prédictions pessimistes concernant la santé de la Musique (dite) classique occidentale et la soi-disant mort programmée de son support usuel (le CD), force est de constater que tous deux se portent plutôt bien et qu'ils se sont même trouvé des stratégies de survie complètement inattendues. La plus spectaculaire est assurément l'explosion des répertoires enregistrés sans égard particulier pour le respect d'une quelconque échelle des valeurs. L'objectif semble se dessiner de rassembler un maximumu d'oeuvres composées à toutes les époques couvrant le deuxième millénaire. L'entreprise est colossale du fait, 1) du retard accumulé au cours des 100 dernières années, 2) de la dispersion des catalogues de nombreux musiciens n'ayant pas forcément pignon sur rue et 3) de l'éditions de ceux qui dorment encore inexploitables en l'état dans les bibliothèques voire dans des endroits encore moins probables :

- Sans remonter aux temps héroïques de l'enregistrement, disons à partir de l'apparition du disque microsillon, quelques labels majeurs (précisément appelés "Majors"), EMI, Decca, DGG, RCA, ..., se sont mis en devoir de mettre nombre de grandes oeuvres du répertoire à la disposition du grand public qui voulait s'y montrer réceptif. Le citoyen cultivé avait de quoi lire depuis longtemps, de s'initier aux arts plastiques en fréquentant les musées et les galeries d'art mais rien de fort semblable en musique : même en fréquentant les concerts, fatalement chronophages, l'offre demeurait insignifiante et entièrement dépendante de programmations majoritairement confinées entre 1750 et 1900. Le répertoire classico romantique, de Haydn à Brahms pour faire simple, a bénéficié de soins attentifs et nombre d'enregistrements légendaires n'ont jamais été surpassés. Entendre, dans de bonnes conditions au sens actuel du terme, une Cantate de Bach, un Oratorio de Haendel, un Concerto de Vivaldi ou de Telemann, pire un Opéra de Rameau était un événement aussi rare que le passage d'une comète visible à l'oeil nuEn ce qui concerne le répertoire baroque (a fortiori celui de la Renaissance puis du Moyen-Age), il a fallu attendre les années 1970, le temps qu'une nouvelle génération de musiciens se penchent sur le problème d'une restitution sonore davantage proche de la réalité d'époque et que des maisons d'éditions suivent, Archiv Productions, (D)Harmonia Mundi, Oiseau Lyre, ... .

- Avec le temps le marché du LP (puis du CD) s'est trouvé saturé en versions plus ou moins recommandables d'oeuvres déjà célèbres dans les livres avant même qu'on n'en ait entendu la moindre note. On a alors fouillé les archives : ce fut la mode des intégrales magistrales, en partant du fait que chez Bach, Mozart et Beethoven les moindres notes éparses sont encore bonnes à entendre.

- On a donc fouillé de plus en plus profondément à la recherche de gisements valeureux et on a ainsi donné une audience à des compositeurs disparus parfois depuis longtemps qui ne s'attendaient pas à renaître. De nouveaux Labels sont apparus, Naxos, cpo, Brillant, BIS, Danacord, Glossa, Piano Classics, Toccata, Oehms, la liste est beaucoup plus longue, ..., experts en explorations souterraines, et ils proposent désormais leurs trouvailles aux mélomanes boulimiques qui désespéraient de tourner en rond.

On ne peut que saluer l'audace des pionniers qui ont pris le risque a priori insensé de fonder une entreprise rentable sur l'édition

Le secteur de l'enregistrement a beaucoup évolué en 100 ans. Initialement aux seules mains de quelques labels historiques qui y ont vu l'occasion de faire de plantureux profits sous couvert de l'éducation des masses mélomanes,

Aujourd'hui la situation a bien changé des grands labels légendaires, il ne reste plus que DGG et les autres se sont regroupés rachetés peinant à survivre d'éditions remâchées. D'autres la bels occupent désormais la place qui ont osé tourner le dos aux piliers de la musique

DHM :

Jan Dismas Zelenka Missa dei Filii (Gloria) (Tafelmusik, Dir. Frieder Bernius)

Anonyme : Antiphones chypriotes de l'Avent (Veni splendor mirabilis / Lucis eterne splendor) (Huelgas, Dir. Paul Van Nevel)

Brillant :

Alessandro Scarlatti : Sonates 1 à 3 pour violoncelle (Stefano Veggetti, violoncelle & Ens. Cordia)

Silvius Leopold Weiss : The London Manuscript (3 Volumes; Michel Cardin, luth)

Fritz Brun : Symphonies 1 à 10 (11 CD; Dir. Adriano Baumann)

Simeon ten Holt : Canto Ostinato (Jeroen van Veen, piano)

 

Vol.