Compositeurs contemporains

Peteris Vasks (1946- ), compositeur letton

Peteris Vasks
Peteris Vasks

Pēteris Vasks naît à Aizpute en Lettonie dans la famille d'un pasteur baptiste. Il étudie le violon à l'Académie de musique Jazeps Vitols et ensuite la contrebasse dans la classe de Vitautas Sereikaan au Conservatoire de musique de Lituanie. Il joue dans plusieurs orchestres lettons avant d'entrer au conservatoire de Vilnius (de) pour y étudier la composition. Il connaît la reconnaissance internationale à partir des années 1990 quand Gidon Kremer commence à faire connaître sa musique dans le monde. Au début, le style de Vasks est lié aux expériences aléatoires de Witold Lutosławski, de Krzysztof Penderecki et George Crumb. Les œuvres postérieures incluent des éléments de la musique folklorique lettone, comme le montre son concerto pour cor anglais (1989), doux et pastoral. Ses œuvres sont généralement extrêmement claires et communicatives, avec un sens solide et vigoureux de l'harmonie. Les passages lyriques peuvent être suivis de dissonances pleines d'agitation ou être interrompus par des sections d'un caractère sombre animées d'un rythme de marche. Vasks est très sensible aux sujets environnementaux et un sens de la nature primitive et détruite se retrouve dans plusieurs de ses œuvres, telles que le quatuor à cordes no 2 (1984). Citons d'autres œuvres importantes comme le « Cantabile » (1979) et la « Musica dolorosa » (1984). Il a composé cinq quatuors à cordes, dont le quatrième (2003) a été écrit pour le quatuor Kronos.

Musique de chambre. Episodi e canto perpetuo et Plainscapes pour trio à clavier sont deux oeuvres introspectives où l'air (musical !) se raréfie préparent le grand chef-d'oeuvre est incontestablement le Quatuor à clavier.

Musique vocale The fruit of silence (nul besoin de traduire ni d'expliquer) où le déjà mentionné Plainscapes (cette fois adapté et révisé pour choeur, violon & violoncelle, ne quittez pas avant 11:20 et sa suite étonnante) évoquent l'atmosphère (plutôt que le style) d'Arvö Pärt

Peteris Vasks avait 45 ans lorsque la Lettonie a recouvré son indépendance à la faveur de l'effondrement de l'URSS. Comme la plupart de ses concitoyens il a vécu ces événements comme une libération et cela a changé sa musique qui est passée d'un pessimisme inquiet à un optimisme confiant. Deux musiciens dominent la vie musicale lettone depuis plusieurs décennies, le violoniste Gidon Kremer et le compositeur Peteris Vasks. Le premier s'est d'ailleurs fréquemment mis à l'écoute et au service du second comme il l'a si souvent fait pour venir en aide à quelques collègues contrariés par le régime soviétique (Alfred Schnittke, Valentin Silvestrov et beaucoup d'autres). Il est, à sa manière, de plus en plus préoccupé par les problèmes environnementaux et la lente destruction de la planète. Et sa musique évolue, entre Culture et Nature, à la recherche d'une vraie spritualité. Allant à l'essentiel, sa musique ne cesse de se simplifier abandonnat

Sinfonietta Riga, Gidon Kremer, Kriss Rusmanis

Le catalogue des oeuvres de Vasks n'est pas énorme d'autant que, sauf exceptions, les durées ne sont pas importantes. mais il est suffisamment bien documenté pour que vous puissiez vous en faire une idée complète à son écoute. Les sources sont nombreuses : labels Conifer, Ondine, Wergo

Centre de musique lettone

Vasks compte parmi les rares compositeurs de notre temps encore capable d'innover dans un langage accessible au plus grand nombre. Sa production n'est pas énorme mais elle d'une qualité constante, jamais agressive ni mièvre. C'est à vrai dire une caractéristique assez constante des musiciens baltes, des contrées où l'hiver est long et les jours sont courts et où la pratique musicale est extrêmement répandue, au chant choral pour ceux qui ne pratiquent aucun instrument. Il en est résulté une tradition largement au service d'une musique constamment chantable pour ne pas dire chantante. Ceci explique que Vasks se soit toujours senti à l'aise avec un langage accessible ne dédaignant pas la modernité.